Reconstruction des seins après Tumorectomie

Reconstruction des seins après Tumorectomie

6 octobre 2021 Non Par MedespoirTn

Si vous avez subi une tumorectomie (avec ou sans radiothérapie) pour retirer un cancer du sein à un stade précoce, vous pouvez avoir une bosse, un manque de volume ou une autre déformation de la forme du sein au niveau du site chirurgical. L’asymétrie est également une autre déformation qui nécessite la chirurgie lorsque votre sein peut avoir une taille ou une position différente par rapport à l’autre sein.

 

Parce qu’il y a tellement de variables, il n’y a pas d’approche standard pour la reconstruction après tumorectomie, mais il existe de nombreuses options chirurgicales. La situation de chaque femme est unique, votre reconstruction sera personnalisée en fonction de vos traitements précédents, de vos objectifs et de vos souhaits esthétiques.

 

Par exemple, une petite bosse peut être comblée avec du tissu adipeux provenant d’une autre partie de votre corps (généralement le ventre ou les fesses). C’est ce qu’on appelle le filling : une opération qui se traduit par le filling de la graisse autologue ou de tissus aux seins malformés. D’autres techniques chirurgicales invasives sont également possibles.

Une grande bosse peut être comblée avec du tissu provenant de votre ventre, de vos fesses ou de votre dos. Un sein traité pour cancer qui devient beaucoup plus petit que l’autre pourrait être agrandi avec un implant ; le plus gros sein pourrait également être réduit et soulevé pour obtenir une symétrie. S’il y a des zones de fermeté ou de cicatrices dues aux radiations, elles peuvent souvent être enlevées puis remplacées par des injections de graisse ou des tissus prélevés d’une autre zone.

Tumorectomie et reconstruction des seins

 

La plupart des chirurgiens plasticiens recommandent d’attendre au moins 6 mois à 1 an après une tumorectomie avant d’avoir une reconstruction chirurgicale. Dans certains cas, vous pourriez envisager une intervention chirurgicale pour équilibrer les seins.

Un chirurgien plasticien expérimenté dans la reconstruction mammaire peut coopérer avec vous pour développer un plan de reconstruction qui répond à toutes vos préoccupations et objectifs.

La meilleure façon pour corriger et substituer la quantité perdue est l’injection de graisse autologue si le manque est facilement restituable. Cela permet à vos tissus de guérir et à toute distorsion ou asymétrie de se stabiliser.

 

Catégories des chirurgies mammaires de construction post-tumorectomie

 

La chirurgie du sein peut être répartie en deux groupes : chirurgie mineure et chirurgie majeure. La chirurgie mineure, peu délabrante, inclut les tumorectomies ± ganglion sentinelle (exérèse d’un ganglion axillaire ayant fixé un traceur radioactif injecté en préopératoire), la chirurgie plastique (réduction mammaire, prothèses et autogreffe de tissu adipeux : « lipofilling ») et l’oncoplastie (remodelage du sein).

La chirurgie majeure, plus agressive et mutilante regroupe les mastectomies ± ganglion sentinelle ou curage axillaire et la reconstruction par implant ou lambeau ±. La reconstruction par lambeau privilégie aujourd’hui le lambeau pédiculé myo-cutané de grand dorsal et le lambeau libre perforant cutanéograisseux abdominal (D.I.E.P: Deep Inferior Epigastric Perforator) plutôt que le grand droit de l’abdomen (TRAM Transverse Rectus Abdominis Myocutaneous).

 

Les Séquelles Esthétiques des Traitements Conservateurs (SETC) sont moins fréquentes depuis l’utilisation des techniques de chirurgie plastique pour remodeler le sein lors de l’ablation de la tumeur. Cette prise en charge simultanée de l’ablation de la tumeur et de ses répercussions esthétiques s’appelle la chirurgie oncoplastique.

 

Les séquelles associées à une tumorectomie

 

Une asymétrie des seins : le sein traité est, en général, plus petit et moins tombant (moins « ptôsé ») que l’autre ; Des déformations du sein en regard de la tumorectomie. Le traitement consiste à :

 

  • Corriger le sein traité par des autofilling (transferts de graisse autologue), des reprises de cicatrices, peut engendrer un déplacement de l’aréole… ;

 

 

  • Modifier l’autre sein pour améliorer la symétrie (réduction de volume, correction de la ptôse, modification de la forme…).

 

Le lipofilling mammaire

 

L’utilisation de lipofilling (transferts graisseux, autogreffes de graisse) permet d’obtenir de très bons résultats. La graisse est prélevée par lipoaspiration sur le ventre, les hanches ou les cuisses de la patiente, puis injectée dans le sein. Il est souvent nécessaire de procéder à deux lipofilling à deux mois d’intervalle.

 

Le Lipofilling est pratiqué depuis une dizaine d’années dans de nombreux pays. Les études menées sur des patientes ayant eu recours à cette méthode montrent qu’elle n’a aucune incidence sur l’évolution de la maladie.

 

Déroulement de la chirurgie reconstruction mammaire

 

  • L’hospitalisation se fait en ambulatoire (la patiente sort le jour même).
  • L’intervention dure 30 à 45 mn.
  • L’anesthésie est générale.
  • Cette intervention est quasi indolore au niveau du sein, elle est un peu sensible sur les zones de prélèvement.
  • Les pansements sont conservés pendant 3 jours.
  • La convalescence dure de 1 à 3 jours.

 

Il faut attendre environ 2 mois entre chaque injection de graisse autologue et celle qui la suive. Les injections de graisse provoquent parfois la formation de petits kystes ou nodules palpables, facilement identifiables à l’échographie comme étant bénins.

Les nodules et kystes perturbent l’examen clinique, alors le médecin ou le gynécologue qui les repère à la palpation prescrira des examens complémentaires puisque toute nodule du sein impose un diagnostic cancer sein. Il est souvent possible de retirer les kystes en les ponctionnant.

La douleur post opératoire a un impact médical, psycho-social et économique considérable sur les patients.

Prise en charge de la douleur post-opératoire

 

L’émergence de techniques d’anesthésie locorégionale innovantes a modifié la prise en charge de la douleur après chirurgie mammaire. Si la gestion de la douleur aigue est la motivation première, ce sont les effets sur la douleur chronique, le développement de l’ambulatoire et la diminution de la récidive tumorale qui apporteront un vrai bénéfice. La part croissante de l’ambulatoire (50% de la chirurgie du sein en France en 2015) doit mener à une réflexion globale sur la prise en charge de la douleur.

Devant le choix varié des techniques disponible actuellement, la complexité chirurgicale de cette spécialité et le développement des cicatrices, l’évaluation du rapport avantages / risques est nécessaire pour mieux assigner les indications selon le geste chirurgical, le cas du patient et le mode d’hospitalisation adéquat.